
Joséphine Baker en un clin d’œil |
Jeudi, 19 Janvier 2017 17:18 |
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Le lecteur plonge littéralement dans la vie tumultueuse et palpitante de Joséphine Baker, sans jamais pouvoir refermer le livre avant la dernière page. L’histoire racontée par Marie-Florence Ehret commence en 1914, à St Louis dans le Missouri. Joséphine a 8 ans et s’appelle Freda Josephine Mc Donald. On la surnomme Tumpie. Issue d’un milieu pauvre, Joséphine marche pieds nus dans les rues de la ville, sautille, danse, s’agite. Un jour un clou la blesse et, celle qui fut la danseuse incomparable des Années Folles à Paris, a bien failli devenir unijambiste… Les émeutes raciales battent leur plein dans cet état et la jeune Joséphine assista à un lynchage d’un vieil homme Noir qu’elle n’oubliera jamais. Un premier mariage à 13 ans, puis elle s’enfuit à Philadelphie où elle épousa un second homme, Mr Baker dont elle gardera le nom de famille toute sa vie, même après d’autres unions. Joséphine est ensuite engagée comme habilleuse à Broadway et remplace au pied levé une danseuse malade pour ne plus jamais quitter la scène du show business. S’en suit Paris où elle devint célèbre grâce à la Revue Nègre. Joséphine danse, Joséphine fait le pitre, Joséphine se déguise, Joséphine adore la France qui l’a adopté au premier regard.
Pour Joséphine, Paris c’est la liberté absolue ! Elle rayonne, elle explose ! La Gloire lui sourit, elle est adulée par le Tout-Paris. Elle mène un train de vie incroyable. « Le luxe ostentatoire dont elle s’entoure, son automobile jaune tapissée de peau de lézard, ses cent quatre-vingt-seize paires de chaussures, ses dizaines de malles, de valises, de chiens, ses fourrures, son perroquet, c’est trop ! C’est trop ? La foule est là qui l’attend, l’accueille, l’acclame avec enthousiasme. » page 42 En 1936, Joséphine prend des leçons d’aviation et obtient sa licence. Elle monte à cheval aussi. Ensuite, la guerre éclate et Joséphine déclare « La France m’a faite ce que je suis, je lui dois tout, je suis prête à donner ma vie pour elle. » Elle est alors résistante, soigne les blessés, repère les espions allemands et devient correspondante de guerre. Le sous-lieutenant Baker est démobilisé. Puis, elle reprend ses activités artistiques. Dans les années 50, Joséphine a quarante-cinq ans et n’a plus d’espoir d’avoir un enfant. Elle en adopte dans le monde entier, de toutes les couleurs et de toutes les origines et leur donne le nom de « tribu arc-en-ciel ». Douze enfants sont adoptés par le couple Jo Bouillon et Joséphine Baker. Joséphine devient alors une fervente militante mondialiste, aux côtés de Martin Luther King. Malheureusement, elle cumule les dettes au fil des années et tente d’équilibrer sa trésorerie en continuant les représentations. Peu importe son âge avancé, elle garde sa souplesse de corps et d’esprit, en restant toujours coquette et affriolante.
On retient à quel point Joséphine Baker, lumineuse et courageuse, est précurseur de l’émancipation des femmes en général et de la femme Noire, en particulier. Chapeau bas ! Florence Courthial
Joséphine Baker, Des trottoirs de Saint Louis aux marches du Panthéon Par Marie-Florence Ehret, aux éditions la Différence, 160 pages.  |