
ALPHABET |
Mercredi, 21 Octobre 2015 14:00 |
Dans les pays occidentaux, on connaĂ®t les diffĂ©rents mĂ©canismes dĂ©montrĂ©s scientifiquement pour offrir un bien-ĂŞtre aux jeunes et pour les motiver. Mais il s’agit de bouleverser et de changer totalement les comportements Ă©ducatifs pour accroĂ®tre les ressources des jeunes Ă©lèves et des Ă©tudiants. Nous devons avoir Ă cĹ“ur la construction intellectuelle et Ă©motionnelle de nos enfants, en faisant le maximum pour qu’ils puissent dĂ©velopper leurs potentiels, dans la joie et la bonne humeur, en un mot : motivĂ©s ! Mais tout ceci restera t-il utopique ? Avec ALPHABET, on dĂ©couvre avec stupeur la fatigue Ă©prouvĂ©e par les jeunes Ă©lèves chinois qui sont extĂ©nuĂ©s par un enseignement double : celui de l’école et celui des cours particuliers le soir et le week-end, y compris le dimanche pendant que les parents font la grasse matinĂ©e. Certains se suicident mĂŞme en fin d’enseignement au collège ! C’est hallucinant et tellement triste. « Le cerf-volant est un symbole d’espoir. C’est une mĂ©taphore de notre Ă©ducation. Nous comparons les enfants Ă un cerf-volant qui serait retenu par les parents et l’école. Nous aimerions le voir voler plus haut, mais, en rĂ©alitĂ©, nous faisons tout pour le contrĂ´ler. Pour garder le contrĂ´le. C’est Ă cela que ressemble le concept Ă©ducatif de nombreux parents. », dĂ©clare Yang Dongping, professeur Ă l’Institut pour l’Éducation technologique et au DĂ©partement de PĂ©dagogie de PĂ©kin. Â
Avec ALPHABET, le spectateur comprend à quel point enseigner veut dire essayer de former quelqu’un mais en aucun cas le cultiver. Celui qui ne s’intéresse pas à la culture ne se cultive pas. Celui qui n’aime pas lire, ne lit pas. On ne peut pas le forcer ! Peut-on faire boire un âne qui n’a pas soif, faire manger un chat qui n’a pas faim ? L’enfant a un instinct naturel que l’on détruit, une candeur et une joie de vivre que les adultes étouffent avec leurs propres peurs ! Pour Erwin Wagenhofer, le réalisateur, le plus grand professeur c’est l’erreur, ou plutôt, le fait de faire des erreurs. ALPHABET n’est pas un film sur l’éducation, c’est un film qui parle d’attitude, celle qui définit l’éducation. C’est dans cette attitude que résident le problème et la solution. Plusieurs intervenants exposent chacun leurs points de vue sur le système éducatif, sur la formation dans certaines grandes écoles, sur la libre activité artistique dans un lieu sans fenêtre (le Closlieu) où pinceaux et doigts agissent à leur guise. Il s’agit de Gerald Hüther, professeur en neurosciences, Thomas Sattelberger, ancien DRH de Deutsche Telecom, Arno Stern, éducateur et chercheur reconnu par l’UNESCO, son fils André Stern (qui n’a jamais été à l’école et s’est formé seul), chercheur, musicien, luthier, compositeur, journaliste et pédagogue, et enfin, l’époustouflant Pablo Pineda Ferrer, le premier européen atteint du syndrome de Down à avoir obtenu un diplôme universitaire. Aujourd’hui, il est enseignant à l’école de Cordoba. Il est l’acteur principal du film « Yo, Tambien » sorti en 2010 en France. « Il s’agit de reconnaître la valeur de ce que peut m’apprendre l’autre et de ce qu’il peut apprendre de moi. Une telle relation nous enrichit tous les deux. C’est là que cesse la culture de la peur et que commence celle de l’amour. » commente Pablo Pineda Ferrer. ALPHABET est un documentaire émouvant, passionnant et très enrichissant. On est à la fois subjugué et surpris. On ouvre son cœur et son esprit pour procéder à un énorme travail sur soi afin d’être un parent libre et tolérant face à son enfant libre débordant d’imagination, qui semble être la clef du bonheur. « Ce que l’on doit à nos enfants est le bonheur. » précise l’épouse d’Arno Stern.  ALPHABET, un film de ERWIN WAGENHOFER Autriche / Allemagne – 1h48 – Couleur – 1.85 – Dolby 5.1 Au cinéma le 21 octobre 2015 bande annonce : Distribution : Zootrope Films Presse : Ciné-Sud Promotion     |